LE FESTIVAL VÉGÉTARIEN DE PHUKET (THAÏLANDE)

Bien que ses origines ne soient pas très claires, il aurait été apporté à Phuket par une troupe d'opéra chinois qui fut frappée par une mystérieuse épidémie, due, pensaient-ils, à un manque de respect envers les neuf Dieux Empereurs. Ils décidèrent alors de construire des temples chinois et de suivre un régime végétarien strict afin de se purifier le corps et l'esprit et de se débarrasser du mauvais œil. Une fois rétablis, ils célébrèrent ce "miracle" en organisant un festival afin de remercier les Dieux.
Depuis 1825, la communauté chinoise de Phuket, qui représente 35% des habitants de l’île, organise chaque année le Festival Végétarien lors du neuvième mois lunaire du calendrier chinois (fin septembre - début octobre). Pendant neuf jours, les participants doivent respecter certains engagements : la propreté du corps, porter des habits blancs, avoir une bonne conduite physique et mentale, ne pas consommer d’alcool ni de viande, faire abstinence de sexe pendant toute la durée du festival, les personnes en deuil ne peuvent y participer et les femmes enceintes ou ayant leurs menstruations ne peuvent pas assister aux cérémonies.
Les "Mah Song" (littéralement les "valeureux chevaux"), les "devins" que les Dieux habitent pendant la durée du festival auraient des pouvoirs surnaturels et se mutileraient afin de pouvoir absorber tout le mal environnant afin d'assurer bonheur et chance à toute la communauté. Hommes et femmes "choisis" par les Dieux et habillés de tabliers colorés ornés de symboles taoïstes se rassemblent dans les temples chinois, tombent en transe, et se font mutiler le corps avant de défiler dans les rues et de s'arrêter devant les maisons où des offrandes leurs sont faites afin de chasser les mauvais esprits.
La marche des fidèles dans la vieille ville dure environ une heure et est accompagné d’une pluie assourdissante de pétards lancés par la communauté. Chaque année, ce festival unique en son genre rassemble des milliers de personnes venues assister à cette célébration et aux processions sanglantes des « Mah Song ».